L’expo photo de l’été : Peter Lindbergh au Pavillon populaire

Devenir Peter Lindbergh rend hommage a la vision révolutionnaire de l’un des photographes les plus importants de note époque.
Au cours de sa carrière, Peter Lindbergh a élevé la photographie de mode au rang d’art, libéré les femmes de conceptions oppressives et irréalistes de la beauté et proposé des images axées sur l’être, plutôt que l’avoir ou les apparences, défiant ainsi toutes les conventions de l’époque.
La première salle de l’exposition offre un aperçu des années initiatiques de Peter Lindbergh. Le grand tournesol devient un témoignage symbolique du « pèlerinage spirituel » qu’il a entrepris en tant que jeune peintre, en route vers Arles sur les pas de Vincent van Gogh, pour finalement découvrir son moi véritable.
Ses portraits de jeune home, avec sa première épouse Astrid, l’agent influent dont le soutien a joué un rôle essentiel dans sa carrière, révèlent une période où la vision artistique de Lindbergh n’avait pas encore gagné la reconnaissance dont il jouirait quelques années plus tard.
L’enfilade de pièces de l’aile gauche marque diverses étapes de la brillante carrière de Peter Lindbergh. Y sont notamment présentées les images désormais emblématiques de nonnes pour la maison de couture Comme Des Garçons, et cette photo révolutionnaire des femmes sur la plage vêtues d’une simple chemise blanche.
Ce portrait de groupe va donner naissance au phénomène des supermodels, créer un nouvel idéal féminin et redéfinir les relations entre femmes dans note inconscient collectif.

Les salles suivantes illustrent le dialogue ininterrompu entre les images de Peter Lindbergh et les monstres sacrés de l’histoire
de la photographie. Les parallèles avec la New York School of Photography sont évidents dans la technique de Lindbergh, qui rejette les idées traditionnelles de composition, de cadrage, de mise au point et ‘exposition. À l’instar de certains membres de la New York School qui ont également suivi une formation de peintre (William Klein et Saul Leiter), Lindbergh propose une sophistication graphique et une intensité qui, couplées à sa vision résolument au-delà de la surface, deviendront la marque de fabrique de son travail.
Les images de la dernière salle semblent venir tout droit d’un grand écran de cinéma, qu’elles auraient abandonné pour orner les pages des magazines de mode. La littérature et le cinéma s’invitent dans note imaginaire avec ces images épiques, emblématiques de Peter Lindbergh, comme Lolita (inspire par le roman de Vladimir Nabokov, et évoquant le film Paris, Texas de Wim Wenders) ou les aventures d’extraterrestres et de science-fiction, qui immortalisent la fascination, l’obsession du nouveau millénaire.

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PRATIQUE


du 23 juin au 25 septembre 2022
Du mardi au dimanche 11h-13h et 14h-19h

Visites guidées gratuites sans réservation
• Visite MACRO
Tous les mercredis à 16h
Une visite interactive de 45 min
conçue pour les enfants et leurs
accompagnants.

• Visite DÉCLIC
Tous les mardis à 16h
Tous les vendredis à 16h
Une visite guidée d’1h pour découvrir
‘exposition dans sa globalité.

• Visite GRAND ANGLE
Tous les samedis à 11h et à 16h
Une visite guide approfondie
de l’exposition d’lh30 env.

• Visite FOCUS
Tous les dimanches à 11h et 16h
Une visite guidée qui se concentre
sur un thème spécifique d’une

La salle principale consacre Peter Lindbergh comme l’artiste de portrait en noir et blanc par excellence. Nous sommes ici soumis au regard immortel et vertigineux de dix-sept femmes qui nous observent droit dans les yeux.

Biographie

Peter Lindbergh (1944-2019) est l’un des
photographes contemporains les plus marquants de notre époque, reconnu pour ses inoubliables images à caractère cinématographique.
Né à Leszno (Pologne), il passe son enfance à Duisbourg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Allemagne).
Au début des années 1960, il occupe un emploi de décorateur étalagiste dans un grand magasin de sa région, qu’il quitte pour

s’inscrire à l’Académie des arts de Berlin. Il se souvient de ces années:
« Je préférais m’inspirer de Van Gogh, mon idole, plutôt que de peindre les portraits et les paysages imposés dans les écoles d’art. »
Suivant les traces du peintre néerlandais,
Lindbergh déménage à Arles, où il passe presque un an, avant de partir en auto stop sillonner l’Espagne et l’Afrique du Nord. À son retour, il étude la peinture libre à l’école d’art de Krefeld.
Il découvre Joseph Kosuth et l’art conceptuel, qui auront une influence sur lui. Avant l’obtention de son diplôme, il est invité à présenter ses œuvres à la prestigieuse galerie d’avant-garde Denise René – Hans Mayer, en 1969. Après s’être installé à Düsseldorf, en 1971, il se tourne vers la photographie et travaille deux ans comme assistant du photographe allemand Hans Lux, puis il ouvre
son propre studio en 1973. Sa réputation grandit en Allemagne, et il se joint alors à l’équipe du magazine Stern, où il côtoie les photographes légendaires que sont Helmut Newton, Guy Bourdin et Hans Feurer. En 1978, il déménage à Paris pour poursuivre sa carrière.
Considéré comme un pionnier de la photographie, il crée une nouvelle forme de réalisme en redéfinissant les canons de la beauté
grâce à des images intemporelles. Son approche humaniste et son idéalisation de la femme le distinguent des autres photographes : en effet, Lindbergh s’intéresse avant tout à l’âme et à la personnalité de ses sujets. Convaincu que l’intérêt d’un sujet réside ailleurs que dans son age, bouscule les normes de la photographie de mode, à une époque où l’on a l’habitude d’exagérément retoucher les images.

Lindbergh explique que « la responsabilité des photographes, aujourd’hui, doit être de libérer les femmes et, en somme, tout le monde, de la hantise de la jeunesse et de la perfection ». Sa vision singulière présente les femmes dans un état pur, « en toute honnêteté », loin de tous les stéréotypes, puisque l’artiste préfère un visage presque sans maquillage, laissé à nu, de manière à faire ressortir l’authenticité et la beauté naturelle
des femmes qu’il photographie.
Il propose une nouvelle interprétation de la femme dans l’ère post-années 1980 en accordant peu d’importance aux vêtements. En effet, il croit
que c’est « quand on retire le masque de la mode et des artifices que l’on peut voir la véritable personne ».
La journaliste britannique Suzy Menkes estime que « le refus de la perfection bien lisse est la marque distinctive de Peter Lindbergh : ses
images plongent dans l’âme sans fard de ses sujets, peu importe leur familiarité ou leur célébrité. »
Lindbergh est le premier photographe à avoir introduit une dimension narrative dans ses séries de photographies de mode, et cette façon
d’accompagner ses œuvres d’un récit a marqué la naissance d’une nouvelle vision de la photographie d’art et de mode. Au fil des ans, il crée des images caractérisées par une approche minimaliste de la photographie post-moderne.
En 1988, la série de Lindbergh montrant des mannequins qu’il vient de découvrir, toutes vêtues de chemises blanches, a un immense succès
international et lance la carrière de cette nouvelle génération de top modèles.
L’année suivante, il photographie Linda Evangelista, Naomi Campbell,…


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