Les bienfaits du Chardon béni

Un remède miracle

Il soigne le manque d’appétit et les troubles digestifs, et possède des vertus antibiotiques et anti-inflammatoires.

Originaire du Bassin méditerranéen, et en particulier des sols rocheux et arides d’Espagne, le Cnicus benedictus est une plante annuelle de la famille des composées ou asteracées. Egalement connue sous le nom de centaurée bénite, safran sauvage ou cnicaut béni, elle peut atteindre jusqu’à 60 centimètres de hauteur. Sa tige dressée, à l’aspect laineux, porte des feuilles vertes assez coriaces, profondément divisées et
épineuses avec des nervures blanches et saillantes sur leur face intérieure.

À la floraison, en juin-juillet, ce chardon se pare de capitules de fleurs jaunes semblables à de petits soleils qui explosent au centre d’une couronne de feuilles. Les fruits apparaissent sous forme d’akènes presque cylindriques et couverts de poils.

Usages traditionnels et principes amers

 

Autrefois uniquement utilisée comme plante ornementale dans les jardins des monastères, la plante a progressivement été cultivée pour ses vertus médicinales et préconisée tant en médecine ayurvédique qu’en herboristerie européenne. On retrouve sa trace dès le XVIème siècle. Boissons et potions amères tirées de la plante avaient déjà la réputation de contribuer à combattre la fièvre, et en particulier la peste et la malaria qui sévissaient à cette époque, mais aussi de stimuler l’appétit et de favoriser la digestion.

Ainsi, la fameuse Bénédictine, élaborée à Fécamp par des moines bénédictins, renferme, entre autres plantes et aromates, du chardon béni… Les vertus digestives, qui lui sont tou-jours prêtées, sont essentiellement dues aux principes amers de la plante, et en particulier à la cnicine. En effet, les capitules renferment des lactones sesquiterpéniques, dont la cnicine, mais aussi des lignanes, des triterpènes et des phytostérols. Ces principes, en stimulant les glandes salivaires, peuvent certes diminuer l’effet des médicaments antiacides,

Un manque d’études criant

Si la Commission E allemande reconnaît bien l’usage de la plante pour traiter la dyspepsie et l’inappétence, le manque d’essais cliniques sur les humains ne permet pas de confirmer son efficacité. Dépuratif et diurétique, le chardon béni aurait aussi la faculté, en éliminant l’acide urique, de calmer ou de prévenir les douleurs rhumatismales ou de goutte, de réduire les douleurs musculaires et la tension artérielle. Utilisé comme tonique, le chardon béni est également, depuis longtemps, préconisé pour traiter une asthénie chronique ou une anémie. Des essais in vitro ou sur des animaux ont montré que la plante avait également des vertus antibactériennes, notamment en cas de blessure superficielle, et probablement des propriétés anticancéreuses… mais aucune étude sur des humains n’a pu, pour le moment, appuyer cette thèse.

Ce qui est certain, c’est que les personnes allergiques aux plantes de la même famille (pissenlit, marguerite, chrysanthèmes, tournesol) doivent absolument éviter d’en consommer. Enfin, si aucune étude n’a pu prouver l’efficacité du chardon béni pour traiter l’encombrement des voies respiratoires, la plante est cependant traditionnellement utilisée pour ses propriétés expectorantes en cas de rhume ou de grippe. Avec modération cependant : l’infusion prolongée (plus de 10 minutes) ou la surconsommation (plus de 5 grammes par tasse) peut provoquer vomissements et irritations gastriques. Comme la Bénédictine, donc. ■

Posologie
• En infusion: laisser infuser de 1,5 à 2 g de fleurs séchées dans 150 ml d’eau, pendant 3 à 5 min maximum. Filtrer et boire trois tasses par jour.

Chardon béni en vrac, en  herboristerie à  9 € les 100 g.

• En teinture mère: entre 50 et 150 gouttes par jour en trois prises selon le poids. Teinture mère de Cnicus benedictus,  4,77 € les 125 ml.

 

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Par Marie Bazet / Aleksandar Savie


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