Saoirse Ronan • Lady Bird dans la cour des grands

©Universal Pictures

À 23 ans, l’actrice irlando-américaine est déjà la chouchoute de Hollywood. Après Brooklyn, la voici de nouveau nommée aux Oscars pour son rôle de lycéenne rebelle dans Lady Bird.

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Pourquoi avez-vous accepté d’être l’héroïne du film de Greta Gerwig?

Saoirse Ronan: Simplement parce qu’il s’agissait d’un film écrit et réalisé par Greta Gerwig. Je l’admire vraiment. Avant même de lire le scénario, je savais que ça allait être intelligent et que pour son premier long métrage elle ne voudrait pas que ce soit moins drôle et moins malin que tous ceux dans lesquels elle a joué (Greenberg, To Rome with Love, Frances Ha, Mistress America, Jackie, ndlr). Et puis, commencer son film avec deux personnages dans une voiture, dont l’un saute en marche, je trouvais que c’était un bon point de départ. Ça et les dialogues percutants.

Qu’avez-vous en commun avec Lady Bird, cette jeune fille rebelle qui ne veut pas ressembler à sa mère ?

Je crois qu’elle est bien plus bavarde que moi ! Mais elle est à un moment de sa vie où elle essaie de trouver sa place. Je pense qu’adolescente, en tout cas à 18 ans, je savais exactement la direction que je voulais prendre, et ce que je voulais faire ou ne pas faire. C’est une période assez effrayante où tout autour de nous change. On a ça en commun.

Comme elle, vous aviez un surnom ?

Sersh, c’est un dérivé de mon prénom. Sinon, mon père, lui, m’appelait Puddin, pour le pudding. Mais c’était quand j’étais bébé, sûrement parce que j’étais joufflue.

Vous étiez une ado difficile ?

Non, j’étais une ado parfaite (rires).

Lady Bird a plutôt confiance en elle. C’est agréable à jouer ?

Très. Parce que quand vous êtes actrice, vous vous sentez assez vulnérable et fragile. Mais quand vous jouez quelqu’un qui sait où il va, qui n’a pas froid aux yeux ni peur de se planter, vous prenez un peu de sa force et de son courage. Vous avez grandi en Irlande.

Quel effet ça fait d’évoluer dans un lycée américain ?

C’était un peu comme si mes rêves se réalisaient. On a tous grandi avec des films ou des séries très réalistes sur le quotidien de lycéens américains. Là, je me retrouvais avec mon casier et une fleur pour le bal de fin d’année.

Lady Bird veut partir étudier à New York… comme vous ?

J’ai d’abord déménagé à Londres puis à New York pour jouer une pièce. Je n’y suis restée que huit mois, mais j’ai eu le sentiment de m’être enfin trouvée. Même si je n’y ai pas grandi, j’y suis née, je me sens très connectée à cette ville.

Vous jouez de nouveau un personnage très marquant. Comment choisissez-vous vos rôles?

J’essaie juste de prendre les projets un par un. J’ai réalisé que les goûts changent. Votre style évolue et les films qui vous donnent envie dépendent de qui vous êtes au moment où vous les choisissez. C’est en tout cas une petite voix en moi que j’essaie d’écouter quand je choisis un nouveau projet.

Ces rôles de jeunes filles fortes semblent proches de vous.

Automatiquement, ils représentent ce que j’ai envie de faire. J’ai aussi la chance d’avoir depuis que je suis toute petite, deux agents qui veillent intelligemment sur mes choix, en ne misant pas sur la célébrité à tout prix. Et ma mère et mon père – qui est également acteur – connaissent les pièges à éviter. Je suis très protégée. Mais tout est toujours combiné à mes choix. Je me souviens qu’enfant, on m’a proposé un film d’action avec Ben Affleck, et je savais que ce n’était pas la direction que je voulais prendre.

C’était quel film ?

Un film d’action sur un assassin. Je ne jouais pas l’assassin (rires).

Vous avez grandi devant les caméras. Vous êtes à l’aise avec votre image?

Oui. Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû littéralement vivre ma puberté à l’écran. Ça peut être terrifiant. Vous êtes observée, on pointe des objectifs sur vous, alors que vous vous sentez en insécurité. Vous devez faire comme si tout allait bien. Mais si vous vous concentrez sur le travail, la confiance transparaît à l’écran.

Heureusement, vous aviez une belle peau.

Oui, mais les boutons sont venus après, vers 21 ans, quand j’ai commencé à être dans la presse. C’est de votre faute à vous, les journalistes (rires).

Vous êtes nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice aux côtés de Meryl Streep, entre autres. Vous êtes prête?

Pour la fête d’après Oscars, oui (rires). C’est fou, c’est pour très bientôt. Ça devient concret. En tout cas, ce sera une belle fête. On sent tous, cette année, qu’il y a une communion entre les nommés, moins de compétition.

Mais si vous gagnez, la fête sera quand même plus grande?

Ce sera fun quoi qu’il arrive, mais le truc c’est que si on gagne, on doit répondre à la presse, et tout le monde vient vous voir pour vous féliciter. On n’a pas le temps de s’asseoir ni de danser. Donc c’est cool aussi de perdre pour pouvoir danser (rires).

Il paraît que vous avez pleuré quand Greta Gerwig a été nommée en tant que meilleure réalisatrice, mais pas pour votre propre nomination.

C’est vrai. J’étais très heureuse de ma nomination, bien sûr, mais Greta, elle, n’avait jamais été nommée alors qu’elle joue depuis des années dans des films incroyables.

Pour terminer, on peut vous demander ce que vous portez?

On dirait un pyjama, hein (rires). C’est une tenue de Maggie Marilyn. C’est très confortable, on se croirait dans une grande couverture moelleuse.

 

 


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